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Interview de nos Services Civiques

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Contact donne la parole à ses volontaires en Service Civique.

Cette année, quatre volontaires en Service Civique ont intégré l’équipe de CONTACT et ont, dans le cadre de leurs missions, activement participé aux actions mises en place par l’association. A la veille de leur départ, c’est l’occasion de faire le point avec eux sur leurs impressions et ressentis après ces quelques mois passés avec nous.


Nos 4 volontaires :

MAÏLIS, 22 ans
Mission : Animation de l’équipe de bénévoles de l’association.

MOULOUD, 22 ans
Mission : Conception de nouveaux supports de communication pour l’association.

CÉDRIC, 23 ans
Mission : Organisation du colloque régional de l’association.

SOFIANE, 21 ans
Mission : Prévention de l’homophobie dans la cadre des IMS (Interventions en Milieu Scolaire).



  • Qu’est-ce qui t’a motivé(e) à faire un service civique ?
  • MAÏLIS : Je savais que j’aurais six mois de libres cette année, et le service civique me semblait une très bonne idée. A la fois pour avoir des revenus et faire des économies, pour mettre un pied dans la vie professionnelle « sans danger », et pour faire quelque chose d’utile. »

    mouloud_4611MOULOUD : Je cherchais une occupation qui pouvait, si possible, m’apporter de l’argent en attendant la prochaine rentrée, mais également de pouvoir quitter l’université. Lors de mes recherches, je suis tombé sur plusieurs articles qui parlaient du Service Civique. Il y avait notamment l’interview d’une fille qui en parlait comme quelque chose de très positif, qui aidait les gens. Ça m’a intéressé pour deux raisons : J’ai toujours eu envie d’aider les gens mais je ne savais pas de quelle manière, et j’avais envie depuis très longtemps de rentrer dans une association, mais je ne savais pas laquelle, ni comment… Je n’arrivais pas à « franchir le pas ».

    CÉDRIC : Je venais d’arriver dans la région et je cherchais à valider sur le terrain mon brevet professionnel d’animateur nouvellement obtenu. En faisant quelques recherches sur internet, je suis tombé sur le site du service civique avec l’annonce de l’association CONTACT à laquelle j’ai immédiatement postulé. Je tenais absolument à découvrir le milieu associatif et apporter, par la même occasion, un volet plus « social » à mon parcours professionnel. Un service civique au sein de l’association CONTACT, qui lutte contre l’homophobie, m’apparaissait donc être le parfait compromis en vue d’atteindre l’objectif que je m’étais fixé.

    SOFIANE : L’envie de travailler dans le milieu associatif et de me sentir utile.



  • Pourquoi as-tu choisi Contact ?

CédricCÉDRIC : L’idée de travailler dans une association qui lutte contre l’homophobie me plaisait. Plusieurs choses m’ont attiré vers Contact en particulier : c’est une association militante mais qui œuvre dans un esprit d’ouverture aux personnes extérieures. J’entends par là le fait que Contact n’est pas dans la revendication à outrance, ni le communautarisme, et laisse la place à chacun de s’investir au sein de l’association qu’il soit homo, bi ou hétéro. De plus, l’association accompagne à la fois des jeunes en mal être en raison de leur homosexualité mais aussi des parents dans leur acceptation de l’orientation sexuelle de leur enfant. Ceci a immédiatement fait écho à ma situation personnelle : je voulais aider d’autres personnes dans la même situation que la mienne, et j’avais l’espoir d’être aidé en retour. Enfin, Contact est une association dans laquelle j’avais la possibilité de me former.

MAÏLIS : Je m’étais inscrite à la newsletter de Contact lors de ma première Marche des Fiertés, en 2010. J’avais seulement participé à une réunion ouverte. Quand j’ai décidé de faire un service civique je me suis d’abord dirigée vers Unis-Cité, parce que c’était la seule association dont je savais qu’elle recrutait des services civiques ; mais les missions proposées ne me tentaient pas plus que ça. Et là, j’ai reçu par mail l’appel à candidature de Contact, et comme ça me tentait beaucoup plus, j’ai prié pour être prise !

SOFIANE : Par rapport à mon histoire personnelle. Mes paroles et mes actes ont eu des conséquences terribles pour un ami à moi qui était homosexuel ; j’ai pris conscience alors de l’impact de l’homophobie.

MOULOUD : A vrai dire, je ne sais pas trop pourquoi. En fait, je ne connaissais pas du tout l’association avant ; c’est ma rencontre avec un bénévole de CONTACT qui a fait que je me suis orienté vers le service civique et Contact. Il m’avait parlé de l’association. J’ai trouvais très intéressant qu’une association aborde les sujets de l’homosexualité et de l’homophobie, alors qu’on en parle jamais dans la société en général. D’ailleurs je connaissais plusieurs associations dite « humanitaires », d’aide aux sans-abris etc., mais aucune dont le thème était l’homosexualité. Plus tard, quand j’ai vu l’annonce, je l’ai regardée plusieurs fois sur le site, je trouvais que ça ne me correspondait pas, j’avais peur de ne pas être très à l’aise. Mais j’ai quand même fini par postuler.



  • Qu’attendais-tu de cette expérience ?

    SOFIANE : Je voulais apprendre des choses, découvrir un nouveau monde (le monde associatif). J’ai découvert les différentes façons qu’il y a d’aider les gens et notamment le public homosexuel. J’en ressors avec une mentalité plus ouverte !

    MOULOUD : Tout d’abord, j’espérais que ça me plairait. Je voulais pouvoir apprendre des choses que je ne connaissais pas ; j’espérais aussi que ça m’aide personnellement, ce qui a été le cas… J’en attendais aussi de découvrir le milieu associatif, de savoir comment marche une association, l’investissement des bénévoles, etc… Ce qui m’a le plus plu, c’est d’entendre les histoires, les témoignages de personnes diverses que j’ai pu rencontrer, qu’elles soient membres de l’association ou non. J’ai appris à connaître les gens avec qui je travaille. C’est cela que je retiendrai.

    MAÏLIS : De façon générale, j’attendais un enrichissement personnel et professionnel. Je n’ai pas été déçue ! Je retiendrais surtout la découverte de gens merveilleux, dont la rencontre a été vraiment un plaisir. Et une belle leçon de vie. Au niveau professionnel, je tire la satisfaction d’avoir fait un travail utile ; je savais pourquoi j’allais travailler ! Et bien sûr ça me servira par la suite.

    CÉDRIC : Je voulais rencontrer de nouvelles personnes, qui puissent me comprendre sans me juger. Je souhaitais également avoir l’opportunité de rencontrer des professionnels pour pouvoir me créer un réseau et commencer à mettre en place mon projet professionnel. J’en sors enrichi, professionnellement et personnellement. Grâce aux rencontres que j’ai faites, j’ai moins honte de qui je suis ; j’ai évolué par rapport à ma représentation de l’homosexualité, notamment en prenant conscience de ma propre homophobie. Maintenant je travaille dessus !



  • Que retiens-tu de cette expérience ?

    MaïlisSOFIANE : Je finis dans une semaine et je ne suis pas mécontent de mon expérience. Je retiendrais surtout les interventions en milieu scolaire que j’ai particulièrement appréciées et qui ont été pour moi très enrichissantes.

    MAÏLIS : Ma plus belle découverte aura été les gens, sans conteste. Les bénévoles et les autres services civiques, ceux et celles croisés en réunion ouverte… Et les bénévoles des autres Contacts, croisés en formation IMS et au SNAC. J’ai beaucoup appris de chaque rencontre, chaque discussion presque, et je suis assez admirative du chemin parcouru par chacun-e pour vivre en harmonie avec soi-même et toutes ses contradictions.

    MOULOUD : Il y a plusieurs choses que j’ai appréciées et/ou aimées en travaillant ici : le mélange des générations, le fait que la communication soit aisée : on peut toujours parler et échanger facilement avec les gens. J’ai bien aimé rencontrer les gens des autres associations Contact de France (lors du Séminaire National des Associations Contact, de la formation aux Interventions en Milieu Scolaire,…) ; le côté convivial qui était toujours présent. Grâce à l’association, j’ai pu rencontrer des gens occupant des postes à responsabilité : chargés de mission de la Mairie, dirigeants d’établissements scolaires, et même des personnes bénévoles qui font tout pour faire évoluer le vivre-ensemble, ça c’est ce que j’admire !

    CÉDRIC : Je me rends compte que les mentalités n’évoluent pas autant qu’on ne le croit, car quand une personne annonce son homosexualité à sa famille et ses proches, l’homophobie explose. J’en sais quelque chose étant donné que mes propres parents ont toujours eu des doutes sur mon homosexualité mais ont préférés vivre dans le déni durant les 5 années qui ont suivi mon coming out. Conséquence : j’ai vécu près de 5 ans dans un profond mal être car le refus de mes parents de m’accepter tel que je suis me laissait penser que j’étais un monstre et que je n’avais pas le droit d’être « comme ça ». Aujourd’hui j’ai évolué et je vis bien mieux mon homosexualité en parti grâce à CONTACT. Je souhaite désormais aider d’autres jeunes dans la même situation en continuant à m’investir dans l’association.



  • Quels sont tes projets à l’avenir ?

    MOULOUD : Avec l’accord de mon tuteur j’ai prolongé mon contrat de service civique pour 5 mois supplémentaires, le temps pour moi de travailler un peu plus mon projet professionnel. J’aimerais beaucoup reprendre mes études là où je les ai laissées, c’est-à-dire reprendre en Bac+1 mais je ne sais pas encore dans quelle filière.

    CÉDRIC : Je dois signer un contrat aidé en septembre prochain qui m’engage pour deux ans avec Contact. Durant ces deux années, mon objectif sera de monter un projet destiné à lutter contre le mal-être des jeunes LGBT. C’est une bonne nouvelle dans la mesure où j’ai été séduit par le charme de la « ville rose » et je suis donc très heureux de pouvoir m’installer ici !

    SOFIANE : Je souhaite devenir haut fonctionnaire.

    MAÏLIS : J’entre en fac en septembre pour un master FLE (Français Langue Etrangère), et si tout va bien dans deux ans je m’envole pour n’importe où, avec la grande et noble mission d’enseigner le français à ceux qui veulent !



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